Un mémoire inédit de Francis d'Ivernois sur la situation politique à Genève audébut de 1791 ....
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qu'ils ne virent jamais, ils auront vers la fin des espèces de constitutions quinquenniales qu'ils n'auront pas même le temps d'essayer avant de les voir renverser. Leur moralité politique, pervertie sans retour par cette perpétuelle mobilité, neleur laissera de remède que dans la verge ou lé joug de leurs voisins. Enfin, ce qu'il est très nécessaire de dire ici aux coopérateurs de tout traité nouveau, c’est que si, par défaut de caractère, par impatience de succès, ils ne profitaient qu'à demi du moment unique que présentera dans peu la révolution étonnante survenue dans des cœurs et dans les esprits, s'ils laissent échapper une occasion aussi précieuse que rare, ils s'exposeront au reproche durable d'avoir étouffé la liberté lorsqu'ils pouvaient la résusciter et d’avoir, pour jamais peut-être, éloigné la paix en n'ayant osé faire que des demi-efforts pour l’atteindre. En entrant dans cetté carrière aussi honorable que difficile, ils doivent se dire d'avance qu'il n'y aura point de milieu pour eux entre une honte aussi prompte qu'’ineffaçable et la jouissance inappréciable de bénédictions méritées et répétées.
Il faut bien se garder, cependant, de se livrer au découragement. Les matières qu'il s’agit de discuter sont devenues si familières et les opinions opposées se sont si heureusement rapprochées qu'avec le désir de n'accéder à rien que par conviction, en prenant tout le temps nécessaire pour y arriver, en n'y portant que des procédés dictés par la confiance, enfin, en entrant dans cette carrière qu'après s'être fait un courage proportionné aux obstacles, on peut les surmonter, surtout en apportant des deux côtés la ferme résolution de perdre son crédit ou de le faire servir à sauverla République des nouvelles révolutions qui la menacent. — Et combien le succès de