Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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Toujours au sujet de Robespierre, Baudot rapporte plusieurs incidents significatifs de la fête de l’Étre suprême ; il y assista avec ses collègues de la Convention, non loin de Robespierre qui marchait à la tête de la procession, en qualilé de président de l'Assemblée. On remarqua qu'il y avait un intervalle considérable entre le président et les membres de la Convention, ce qui donna lieu à des commentaires dans divers sens, sur lesquels Baudot nous donne son opinion. « Le fait de l'intervalle est vrai, dit-il. « Les uns ont attribué cet intervalle à une simple « déférence, les autres ont pensé que Robespierre avait essayé par là une épreuve de souveraineté. Pour moi, je suis porté à croire que c'est la haine que l’on portait à Robespierre qui détermina celle séparation. En effet, les anciens partisans de la « Gironde ne pouvaient point lui servir d’acolytes, les indifférents ne voulaient point approcher le monstre de trop près, les Montagnards avaient en horreur la cérémonie et le pontife. Il ne faut pas croire qu’il y eût beaucoup d’encens pour le dieu « du jour. J’entendis beaucoup d’imprécations proférées assez haut pour parvenir jusqu'aux oreilles « du sacrificateur. On a dit qu’il aurait pu profiter de ce jour-là pour déclarer sa souveraineté; il n’en faut rien croire, le mécontentement était partout, la salisfaction et la joie nulle part. Ilest bien plus vrai de dire que sa perte fut jurée dans cette procession triomphale; plusieurs ne s’en cachèrent point, et si l’intervalle ne fut pas la principale

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