Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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— 1924 —

cause, du moins les conjurés en profilèrent pour augmenter leur nombre et faire croire à la dictature. Du reste, la cérémonie fut terminée par un discours amphibologique, sans force, sans vigueur ct Robespierre ne retira de son prétendu triomphe que la haine des uns et le mépris desautres, n'ayant su donner ni caractère, ni dignité à une si haute déclaration.

« Il n’y avait pas entre Robespierre et moi plus de huit personnes de file; j'ai entendu toutes les imprécations ; elles partaient de Thirion, de Montaut, de Ruamps, et surtout de Lecointre, de Versailles, qui appela plus de vingt fois Robespierre dictateur ! tyran ! et menaça de le tuer.

« IL faut remarquer que ces injures étaient adressées au dictateur et point du tout à l’'Être suprême. Lecointre et les autres croyaient que Robespierre avait proposé cette idée pour établir sur le droit divin le pouvoir qu’il voulait usurper. » (1)

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— RELIGION —

& La plupart des membres dela Convention étaient déistes, au moins le grand nombre de ceux que j'ai connus ; mais ils jugeaient que pour faire adopter ce dogme dans toute sa simplicité, il fallait une instruction plus généralement répandue que ce qui existait alors en France. Pour satisfaire

(1) Baudot. — Noles historiques, p. 4.