Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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donc les besoins de la population, ils auraient volontiers admis le culte réformé, comme le plus simple et le moins‘dispendieux.

« Bossuet a dit que le déisme était un athéisme déguisé ; c’est un sophisme et une ruse de prêtre. Bossuet, qui avait cent mille francs de rente, en sa qualité d’évêque dans la hiérarchie catholique, avait de bonnes raisons pour vouloir des intermédiaires entre les hommes et la Divinité. Son raisonnement, d'ailleurs, pèche par la base. Le déisme est ua fait, et l’athéisme est l’absence de ce même fait; or, rien ne se ressemble moins que ce qui est et ce qui n’est pas. » (1)

— MÊME SUJET —

« Un magistrat d’un département où j'avais été en mission, m'écrivit dans ce temps-là de parler à quelques membres influents pour obtenir un culte religieux. C'était, disait-il, un moyen conservateur de la Société et de la Convention elle-même. Le déisme, suivant lui, était bon pour les particuliers, mais ne valait rien pour les masses. Je m’adressai donc à Jean Bon Saint-André pour avoir son opinion sur cette matière. « Je n’y puis rien, ditil, ma demande, comme ministre protestant, paraîtraît intéressée ; mais, fais la proposition, et je l’appuierai ». Ce n’était pas là mon affaire, je

(4) Baudot. — Notes historiques, p. 15.