Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes
112 UN REMPART CONTRE L'ALLEMAGNE
l'éveil du nationalisme ainsi qu'il existe maintenant. L'organisation sociale et la civilisation du passé étaient beaucoup plus unifiées et incomparablement plus cosmopolites et plus égalisées que ne le sont celles d'aujourd'hui. Les distinctions de classes résultaient de la situation économique. Dans les pays slovènes, elles étaient dues à l’opposition existant entre l'Allemand maître et seigneur, d’une part, et, de l’autre, le Sloyvène paysan et roturier,
L'état de fermentation intense qui a éveillé le nationalisme en Europe doit son origine à la Renaissance et à la Réforme. Par une étrange coïncidence, le développement de la langue slovène et, indirectement, le nationalisme slovène doivent aussi leur éveil à la Réforme. Avec une énergie toujours croissante, la société, la politique et la science se sont émancipées de la suprématie du cosmopolitisme Jatino-européen. Les piliers de l’ancienne civilisation unifiée étaient déjà à terre lorsque la Révolution française vint affranchir l'individu lui-même et poser ainsi les fondements du nationalisme actuel, du nationalisme des nations ne constituant pas en même temps un Etat.
Tandis que les idées de la Révolution française: étaient encore à l’état de ferments, le nationalisme allemand trouva son premier représentant sérieux dans la personne de Joseph II, l’empereur « éclairé ». Ayant Joseph Il, le vieil Etat autrichien avait tourné dans le cercle des idées résultant de l'instinct cosmopolite de gouvernement que possédaient les Habsbourg. Pour des raisons de routine administrative nationaliste et dans le strict esprit d'une conception nationaliste des problèmes gouvernementaux, Joseph Il voulut faire de l'Autriche un Etat national allemand. La tentative échoua, mais elle devait avoir pour conséquence un
éveil des aspirations nationales chez les peuples non alle-
mands de l'Autriche. C’est en Hongrie que la politique germanisatrice de Joseph I1 trouva.la plus forte réaction. La nationalisation de l’administration hongroïse fut une conséquence inévitable du règne de Joseph Il. La pierre avait
&