Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

T18 UN REMPART CONTRE L'ALLEMAGNE

porlant ou qui ait été nommé juge; aussi, sous la pression du Conseil national allemand, l'administration officielle a-f-elle été systématiquement germanisée et l'élément slovène a-t-il été brutalement écarté. Le pangermanisme jouit auprès du Cabinet de Vienne, et même auprès de quelques provinciaux, d’une autorité incontestée. La bureaucratie conserve encore un léger vernis de l’ancienne politesse autrichienne, de manière à donner l'impression que le bon vieux temps n’est pas écoulé. Sur un point, tout au moins, les autorités gouvernementales se sont montrées conservatrices : les vieilles méthodes de sans-gêne et de pédanterie bureaucratique, unies à une extrême lenteur et à une extrême complication des rouages administratifs, elles les ont conservées dans toute leur bonne vieille gloire autrichiennel . L’Autriche ne possède pas de gouvernement local, au sens propre du mot. Pour tromper les autres peuples et, suriout, pour affaiblir les Slaves, on créa les prétendues « villes autonomes ». Ces « villes autonomes » sont des communes jouissant d’une constitution spéciale privilégiée. Elles sont devenues autant de véritables forteresses du germanisme, car le libéralisme allemand a eu très grand soin de n’accorder ces privilèges qu'à des communes dont on pouvait sûrement altendre de sérieux services pour la cause allemande. Les villes autonomes formèrent, au sein de l'Etat même, autant de petits Efats pangermanistes; surtout en Styrie, les villes allemandes de l’extrême-sud devinrent de véritables citadelles du pangermanisme.

Les ressources du pangermanisme n’ont pas été limitées aux écoles, à l’administration de l'Etat et à la constitution des communes. Le capital et le développement économique ont également été soumis à son contrôle. Seuls parmi tous les peuples de l'Autriche, les Allemands possédaient une classe moyenne forte et anciennement constituée, ainsi que des industries florissantes. Les grandes banques de Vienne sont presque foutes entre les mains de juifs allemands et les juifs autrichiens singent de leur mieux le système d’op-

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