Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes
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L'IDÉE YOUGO-SLAVE 173
passés, cette unité est devenue parfois peu apparente, elle s’est cependant réaffirmée avec une pleine vigueur au xix* siècle. Le mouvement illyriste fut seulement une première tentative, une tentative infructueuse pour donner à cette unité une nouvelle forme. Mais cette tentative fut suivie de deux autres, qui eurent la plus grande importance pour la formation d'un parti parmi les Slaves du Sud.
En 1849, Vuk Karadjic publia son étude intitulée « Sorbi svi i svuda » (Les Serbes tous et partout), dans le Kovcedyjic (l’Ecrin), un journal qui paraissait à Vienne. Dans cette étude, Karadjic soutenait l'idée suivante : Tous les Slaves du Sud sont Serbes et parlent la langue serbe. En réalité, Vuk Karadjie formulait simplement, dans son article, l'idée de l'unité, mais il la formulait avec intransigeance, puisque, strictement parlant, il niaït l'existence des Croates. ‘
Du côté croate, Ante Starcevice proposa une formule exprimant, elle aussi, l’idée d'unité, mais indiquant la négation de l’existence des Serbes. On peut résumer de la manière suivante l’ensemble complet de la pensée de ces deux hommes : l’un, Vuk Karadjic, était persuadé que tous les Slaves du Sud sont des Serbes, et l’autre, Ante Starcevic, était persuadé que tous sont simplement des Croates. Mais on ne saurait trop insister sur ce fait que ces hommes doivent être considérés comme des promoteurs du mouvement en faveur de l'unité. |
Une longue suite d'années devait encore passer avant que les temps fussent accomplis, et les discussions passionnées qui avaient pour cause véritable une conception dénaturée d'une idée sociologique ne pouvaient pas manquer de porter un préjudice grave à la cause des Slaves du Sud. Il était toutefois de la plus haute importance que la véritable conception de l’idée d'unité, — d’une égalité nationale complète pour les deux parties, d’une unité absolue dela « nation de même civilisation » et d’une distinction formelle entre le point de vue national et le point de vue politico-constitutionnel, — il était de la plus haute importance que cette