Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

=

184 UN REMPART CONTRE L'ALLEMAGNE

se produisit dans les pays slovènes. Un cercle de lettrés se réunissait dans la maison de Zois, un des minéralogistes les plus savants de son temps, qui était en relation avec beaucoup de savants français contemporains. Le personnage le plus considérable de ce petit cercle était un prêtre d'esprit libéral, Vodnik, qui, sous la domination ‘française, organisa l'instruction publique dans les provinces illyriennes. Le poème de Vodnik, « L'Illyrie ressuscitée », est le chant de la résurrection slovène et en même temps une glorification de l'Empire français (1). Le premier journaliste slovène fut Vodnik, qui édita le journal Ljubljanske Novice (Les Nouvelles de Ljubljana) pendant les années 1797-1800. En 18/3, Bleiweis commença la publication de la jeune Kmetiske in Rokodelske novice (Nouvelles pour les Paysans et les Artisans). Pas plus que la vie politique, la vie intellectuelle slovène ne connaît les lentes évolutions. Ce sont de longues périodes de stagnation suivies brusquement d’une activité intense. Le génie poétique de Presern n’a pas eu de précurseur. La littérature slovène a trouvé tout d’un coup un maître incomparable au niveau de la vie intellectuelle de son temps; celuici donria à sa patrie une œuvre poétique qui peut soutenir la comparaison avec les chefs-d’œuvre de la littérature européenne. Les Slovènes ont donné au monde une véritable lignée de savants, plus nombreux même qu’on ne l’attendait d’un peuple d’un million et demi d'individus. La gloire des Slovènes, c'est la philologie slave. Kopitar et ce Miklosic, que les Allemands ont appelé le plus grand grammairien du siècle, sont des maîtres en cette partie de la philologie. Mais les Slovènes ont également excellé dans d’autres sciences. Véga, qui vécut vers la fin du xvnr siècle, fut un des mathématiciens les plus connus de son temps.

Le développement contemporain de la presse slovène four—— 2 —__

(x) M. Louis LÉcer en a publié une traduction française dans la Revue hebdomadaire du 25 septembre 1915, p. 448-450.

D ait.