Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes
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80 UN REMPART CONTRE L'ALLEMAGNE
cielle. Une des premières réformes réclamées par les Sloyènes, en 1848, fut l'introduction de la langue slovène dans les écoles et dans les bureaux du gouvernement.
Le régime absolutiste soutenu par la dynastie, par l’aristocratie, par le militarisme et par un petit nombre de journaux soumis à la censure, était absolument incapable de résisier à un mouvement populaire énergique. Lorsque la Révolution parisienne de février 1848 annonça l'approche d’une ère nouvelle, la Vieille Autriche de Metternich s’effondra comme un château de cartes. En mars, la révolution de Vienne, dans son premier et impétueux élan, fut victorieuse presque sans effusion de sang. De la part de l’ancien régime, toute résistance était sans espoir.
Parmi les Slavés de l'Autriche, les Tchèques furent les premiers à formuler leur programme politique et national dans la conférence de Vaclavské Lazni (Wenzelsbad). Les Slovènes ne purent pas agir avec autant de promptitude et d'efficacité. Les événements les avaient surpris à l'improviste et ils manquaient de chefs possédant l'énergie et les connaissances nécessaires. On peut résumer la situation dans ces quelques mots : « L'heure était venue; mais l'heure n’est rien si l'homme fait défaut ». Les premiers chefs des Slovènes furent des intellectuels et des jeunes gens inexpérimentés. Pendant ces jours de la Révolution, comme si souvent au cours de ces dernières années, les Sloyènes déployèrent beaucoup plus d'activité au dehors que dans leur propre pays. -
En Carniole, et spécialement à Ljubljana (Laïbach), ne se produisit aucune initiative énergique. Au dehors, à Vienne et à Graz, l'intelligence était aiguisée par des relations sociales plus étendues avec les autres Slayes. C'est sur un sol étranger que furent fondées les premières organisations politiques et formulés les premiers programmes nationaux.
La jeunesse universitaire slovène fit très vaillante figure dans la révolution, pendant ces journées de mars, dont le résultat fut décidé le 13 mars. La Cour et la police capitu-