Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

CHAPITRE VII

La lutte pour la Constitution

La soi-disant « Constitution de Mars » 1849 ne fut jamais appliquée. C'est la dernière charte royale dans laquelle l' « Illyrie » soit encore citée parmi les pays de la Couronne. Dès ce moment, le mot disparaît de la nomenclature officielle et le souvenir du royaume d'Illyrie ne subsiste plus que dans le titre du Journal Officiel du Littoral, qui porte aujourd'hui encore le nom de Journat officiel du Littoral austro-illyrien.

La « Constitution de Mars », — il ne faut pas oublier de le noter, — cette charte conformément à laquelle aucun parlementaire ne fut jamais élu ou convoqué, était beaucoup plus favorable aux Sloyènes que les lois constitution | nelles de l’année 1860 et des années suivantes. La Constitution de Mars présentait un caractère centralisateur et, sous sa loi, la Croatie était encore représentée au Reichsrat. La situation des Sloyènes dans un tel Reiïchsrat aurait certainement été très forte, car, unis aux Croates, ils auraïent formé un parti national nombreux. Maïs, comme la Constitution de Mars violait les prérogatives historiques de la Hongrie et de la Croatie, elle était inacceptable pour ces deux pays.

Alors vinrent les sombres années du régime absolutiste. À peine pouvait-on tenir le mouvement slovène de 1848 pour un mouvement véritablement populaire, car les masses (au sens exact du mot) n'y avaient guère participé; néanmoins, les principes essentiels du nationalisme slovène furent claire: ment et énergiquement exprimés en 1848. Pendant la misérable et désespérante monotonie des années d’absolutisme, les chefs des Sloyènes eurent le temps et le loisir de se préparer pour les luttes futures.

Voici un fait très caractéristique des tendances autrichien-