Variétés révolutionnaires

LA VRAIE DU BARRY 99

taire et le collaborateur du chancelier était Lebrun, depuis troisième consul, un des principaux rédacteurs du code civil. Voltaire, qui connaissait bien les parlements, approuva Maupeou, que l'opinion publique égarée poursuivit d'outrages et que dans un livre récent, (1) remarquable pourtant à plus d'un titre, M. Jules Flammermont vient encore de traiter avec une sévérité bien excessive. Le chancelier n'était pas ce qu'ont voulu faire de lui ses détracteurs, un vulgaire intrigant dévoué à la favorite. À la mort de Louis XV, résistant aux menaces de ses ennemis, ik refusa de céder sa charge inamovible de chancelier, et vécut dans la retraite. Il put voir les parlements abolis définitivement par la Révolution et mourut en 1792, laissant à la nation un legs de 800,000 livres.

Choiseul retiré dans sa terre de Chanteloup, continuait à attaquer la Du Barry, en qui il s’obstinait à voir l'artisan de sa disgrâce. La favorite lui fit rendre ses pensions confisquées. Le duc prit l’argent et n’en continua pas moins ses calomnies avec autant de violence que de bassesse. Il venait de lancer contre son ennemie Théveneau de Morande et son odieux Gazetier cuirassé (1771) la grande œuvre de chantage du dix-huitième siècle. Ses courtisans soufflaient aux nouvellistes à lamain une collection d’anecdotes blessantes contre la Du Barry, celleentre autres, conservée par Mayrobert,

(1) Le chancelier Maupeou et les Parlements, par Jules FLAMMerMONT. Paris, Alph. Picard, 1884.