Variétés révolutionnaires

102 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

ne prétends pas trop, dit-elle à sa fille, en exigeant que quatre ou cinq fois par an vous adressiez sans affectation la parole à la favorite. » Les bals, les réceptions, les comédies en l'honneur de la Du Barry se succédaient à Versailles ; ce fut un véritable triomphe. On maria le fils du « Roué », Adolphe Du Barry, à Mlle de Tournon; le roi et toute la cour, y compris Marie-Antoinette, signèrent au contrat. C’est à ce moment (mai 1773) que Mayrobert place l’anecdote du café, devenue historique. On sait la phrase : « Hé! la France, ton café f... le camp! » Le mot est originalement cynique. Il n’a qu'un tort, par aventure très grave, c'est d'être apocryphe. Jamais, même dans ses billets les plus intimes, madame Du Barry ne tutoya Louis XV. Jamais elle n’eût risqué avec lui surtout devant des inférieurs un mot aussi grossier, qui certainement aurait blessé un souverain dont la politesse était restée la seule vertu; mot singulièrement déplacé dans ia bouche de la pensionnaire de Sainte-Aure. M. Vatel à trouvé l'origine très vraisemblable de l’anecdote. Un des valets de madame Du Barry, dont le nom revient sur plusieurs mémoires du tailleur de la cour, s'appelait La France. Qu'on modifie le verbe, et on verra la phrase véritable; la coutume était alors, on le sait, de tutoyer les laquais.

Mais Louis XV, âgé de soixante-cinqans, devenait obèse et dyspepsique. Ses médecins l'avaient mis au régime de l’eau de Vichy; ils lui interdirent les