Variétés révolutionnaires

106 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

jusqu'à la vieillesse les différences d'âge. La châtelaine de Louveciennes à cette époque, c'est-àdire en 1780, entrait dans sa trente-septième année. Son admirable beauté brillait de cet éclat particulièrement doux qui, chez les jolies femmes, éclaire l'approche de la quarantaine. La liaison de madame Du Barry et d'Henry Seymour dura deux ans. Nous possédons une série de lettres d'elle, simples et éloquentes, que ne désavoueraient pas les plus illustres bas-bleus du dix-huitième siècle.

Seymour quitta Prunay pour se fixer à Paris vers 1782. Il fut remplacé dans le cœw de la femme qu'il abandonnait par le duc de Brissac. Du temps de la faveur de madame Du Barry, Brissac était capitaine des Cent-Suisses et avait eu quelques rapports avec la favorite. Il lui voua une affection fidèle jusqu'à la mort. Enveloppé dans le discrédit que la reine faisait peser sur tout ce qui touchait” Louveciennes, il fut exclu, quoique duc et pair, des Assemblées des notables de 1787 et de 1788. Il devait payer plus tard de sa tête ses relations avec l'ex-maitresse du ci-devant tyran. Brissac était un homme instruit, éclairé, libéral; sa vie se trouve intimement liée à celle de la favorite. C'est sur les deux amants, on pourrait dire contre eux, que Saint-Just fit son médiocre poème d'Organt. La Révolution approchait; Brissac, bien que gouverneur de Paris, ne joua aucun rôle dans les affaires de juillet 1789. Quant à madame Du Barry, en dépit de son goût pour les idées de Necker, qui fréquentait