Variétés révolutionnaires

LA VRAÏE DU BARRY 107

ses salons, elle prit généreusement le parti de la cour et celui de la reine. Après les journées des 5 et 6 octobre, Louveciennes servit de refuge à des gardes du corps blessés en défendant Marie-Antoinette. L'orage semblait devoir épargner l’ancienne favorite ; malheureusement, en janvier 1791, le hasard attira sur elle l'attention publique. Pendant qu’elle fêtait les Rois à Paris, à l'hôtel de Brissae, des voleurs, entrant à Louveciennes, s'emparèrent de ses diamants. Le bijoutier chargé de diriger les recherches fit tant de bruit à propos de la valeur des bijoux volés, que la presse révolutionnaire trouva dans cet incident une nouvelle occasion d'exciter l'opinion contre une femme dont le seul désir était de se faire oublier. On découvrit enfin les voleurs en Angleterre, et madame Du Barry, après trois voyages, put se faire restituer par la justice une partie des bijoux volés.

Les événements suivaient leur cours en France. Quand Louis XVI en 1792, après la fuite de Varennes, fut autorisé à recruter une garde constitutionnelle, il en donna le commandement au duc de Brissac. Le danger fit taire les ressentiments de la reine. Mais bientôt l'Assemblée cassa la garde constitutionnelle, et Brissac accusé de haute trahison, fut arrêté. Sa fille, madame de Mortemart, qui connaissait la liaison de son père avec la Du Barry écrivit à cette dernière pour la supplier d'agir en faveur du prisonnier, conduit à Orléans avec quelques autres royalistes. Mais cette intervention