Variétés révolutionnaires

108 VARIÉTÉS RÉVOLDUTIONNAIRES

d'une femme dévouée ne put aboutir. Ala publication du manifeste de Brunswick, les détenus d'Orléans furent ramenés à Paris pour être jugés. Quand ils traversèrent Versailles, une populace furieuse se jeta sur le convoi, écarta l’escorte et massacra les prisonniers. La tête de Brissac fut portée au bout d'une pique par des misérables jusqu'à Louveciennes, et jetée par dessus le mur dans le jardin de la Du Barry.

La malheureuse femme se rendit pour la quatrième fois en Angleterre, pour suivre un nouveau procès relatif à la prime réclamée parles agents qui avaient dénoncé les voleurs de diamants. Elle s'y trouvait encore en janvier 1793, et elle prit le deuil du roi qui s'était montré si injuste pour elle. Mais au printemps elle commit l’imprudence de rentrer en France, après avoir, par bonté d'âme, prêté 200,000 livres à M. de Rohan-Chabot, qui s’empressait fort autour d'elle. La châtelaine de Louveciennes trouva installé dans le village un Anglais, nommé Georges Greive, homme de lettres du caractère le plus vil, se disant ami de Marat et de Franklin ; il avait fondé à Louveciennes une société populaire. Greive était soupçonné d’avoir pris part au vol des diamants de l’ancienne favorite. Toujours est-il qu'il lui voua une de ces haines qu'affectent souvent pour les personnes réputées vicieuses ceux dont la conscience est la moins irréprochable. L’aventurier anglais dénonça madame Du Barry à la Convention et la fit arrêter (fin juin