Variétés révolutionnaires

LA VRAIE DU BARRY 109 1793). Le 13 août, après une instruction où cinquante témoins vinrent vanter la charité et la bienfaisance de l’accusée, le Comité de sûreté générale ]a mit hors de cause.

Mais Greive ne lâchait pas sa proie. Au bout d'un mois, voyant le comité de Sûreté générale modifié par l'entrée de plusieurs membres nouveaux, il le saisit une seconde fois d'une dénonciation en règle. Mme Du Barry fut envoyée à Sainte-Pélagie le 21 septembre. Elle répondit simplement et habilement aux imputations ridicules de l'instruction. On prétend l'assimiler à une émigrée ? Mais elle est allée quatre fois à Londres depuis deux ans; si elle avait voulu y faire passer sa fortune, toute mobilière, et rester à l'étranger, qui aurait pu l'en empêcher? Greive, le principal témoin à charge, ne trouva rien de mieux que d'affirmer que l’accusée n'avait pas été volée et que ses voyages en Angleterre avaient eu pour but non des procès, mais des missions royalistes. Cette fable ridicule, la Du Barry, transformée en agent de Marie-Antoinette, fut reprise par FouquierTinville dans son réquisitoire. Le 2? décembre 1793, le jury condamna l’accusée à mort.

M. Louis Blanc affirme que la Du Barry, pour sauver sa tête, se fit conduire à l'Hôtel de Ville et y dénonça au hasard deux cent quarante personnes. Le fait est absolument faux, et l'historien robespierriste l'a inventé de toutes pièces. On a bien une déclaration de la Du Barry, faite par elle

MARCELLIN PELLET ÿ