Variétés révolutionnaires

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LES ORATEURS DE LA CONSTITUANTE 125

aux affaires d'Avignon, et dans le discours du 28 novembre 1789, où il se mesura avec Maury dans la discussion du projet de finances relatif aux biens du clergé. Lors du renvoi de Necker, il prononça un discours, chef-d'œuvre d'ironie, que Mme de Staël ne pardonna jamais à sa mémoire. Cet homme de bien, estimé de ses adversaires, ami de Barnave, avec quiil eut un duel retentissant, ne fut jamais apprécié par les siens : c’est le plus sévère reproche qu'on puisse faire à l'intelligence du parti de la cour.

Sur la limite de ce parti, les monarchiens ou «impartiaux » constituaient ce que nous appellerions aujourd'hui le centre droit. Après la retraite de Mounier, Lally-Tollendal et Bergasse, démissionnaires à la suite des journées d'octobre, Malouet devint le chef nominal de ce groupe d’abord libéral, puis réactionnaire par peur et ralliée aux aristocrates. Malouet, ancien intendant de la marine à Toulon était un orateur médiocre ; aussi ClermontTonnerre, parlementaire délié, habile manœuvrier politique, diseur élégant, fut-il le principal organe d'une opinion dont le pays pas plus que le Parlement n'apprécia jamais très sérieusement la raison d'être.

Les constitutionnels, les feuillants, jouèrent un rôle plus considérable. Ils formèrent le centre gauche, et leur histoire fut celle de la Constituante elle-même, dont les événements changèrent à tant de reprises l'attitude et les desseins. Dans ce groupe siécèrent les légistes qui furent l'honneur et la