Variétés révolutionnaires

142 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

vateurs du comité de police et c'est avec leurs yeux qu’il voit ces grandes assemblées populaires. Veut-on avoir son opinion, c'est celle de Dutard ; voici les propres paroles de ce policier émérite : « Nous ne pouvons dissimuler à M. le ministre qu'un pareil établissement (celui des clubs}, dont aucun siècle, aucun pays n'offre encore le scandale, pervertit la morale publique avec la plus effrayante rapidité. » Ailleurs, gourmandant les modérés et le gouvernement, qui ne savent pas, selon lui, faire leur devoir, il déclare que soixante ou quatre-vingts agitateurs ef aboyeurs (jacobins), ignorants et lâches, de fort petites gens, font marcher la France. Théorie facile pour expliquer a posteriori les événements dont on ne saisit pas les causes réelles. Et M. Schmidt, établissant un parallèle entre les deux grands clubs parisiens, déclare sous la haute autorité de l'éternel Dutard que la faction populaire se composait de deux éléments : une chambre haute, les autoritaires jacobins, et une chambre basse, les anarchistes cordeliers. Il nous semblait pourtant que certains cordeliers, Danton entre autres, avaient été des hommes de gouvernement. Les observateurs de la police secrète ne le jugeaient pas ainsi. Relèverons-nous des accusations de lâcheté portées contre Danton et Camille Desmoulins ? Ferons-nous remarquer que l'envahissement des Tuileries au 20 juin fut peut-être l'œuvre de la population parisienne et non le fait de quelques jacobins ? — A quoi bon ? Ce sont