Variétés révolutionnaires

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danger. Beaucoup de jeunes bourgeois enrichis restèrent au contraire à Paris pour prendre, dans les cabarets et dans les boudoirs,la place de la noblesse émigrée. La Révolution venait déranger leur existence oisive en leur imposant des devoirs civiques ; ces inutiles et ces parasites se lancèrent dans la réaction. Leur élégance était médiocre, on les appelait en 1796 « toucheurs de bœufs », à cause de leur bâton; et Grimod de la Reynière, dans son Censeur dramatique, leur reprochait d'ignorer également les premiers éléments de la décence et ceux de l'orthographe. Mais ici encore le professeur de l'Université d’'Iéna a eu le tort de généraliser. Tous les héritiers de la bourgeoisie opulente ne méritèrent pas l’injure qu'il leur adresse gratuitement, sur la foi des rapports de police, en disant qu'il surent toujours saisir l’occasion de manifester leurs sentiments antirévolutionnaires et leur prédilection pour la monarchie constitutionnelle. Il accuse même un certain nombre d’entre eux de haute trahison en prétendant qu'ils se firent inscrire comme volontaires à l’armée du Rhin pour se jomdre aux émigrés. La vérité est qu'il faut se garder de donner le nom de jeunesse parisienne à quelques petits maitres, représentants de la classe moyenne oublieux de leur origine, jouant prétentieusement le rôle de talons-rouges, comme leurs descendants affectent aujourd'hui de professer le cléricalisme, parce que c’est. un ridicule bien porté. Ces beaux-fils de la bourgeoisie,