Variétés révolutionnaires

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vindicte publique. A Porto-Ferrajo, l'empereur déchu vivait très modestement, en butte aux sollicitations d’une meute innombrable de curieux et d'affamés. Sa santé commençait à décliner; le système nerveux longtemps surmené se relàchait sous l'influence. de l'oisiveté. D'autres infirmités d'un ordre plus intime accablaient le héros, mais ne l'empêchaient pas de se livrer à certains plaisirs qui dans sa cour de femmes faciles étaient devenus pour lui une simple gymnastique. Mme Wale:,# la belle Polonaise que Bonaparte réclamait à son valet de chambre au retour de la déroute de Russie, vint consoler l'ex-empereur. Il voulut aussi avoir près de lui ses sœurs, dontles Mémoires de Mme de Rémusat, après tant d'autres témoignages dignes de foi, nous ont montré l'extrême amour fraternel. Pauline Borghèse répondit à l'appel de son frère. Comme il nous répugnerait d'appuyer trop sur ces scènes de famille, nous nous contenterons de donner ici, en coupant les termes trop crus, une lettre inédite du 3 décembre 1814 (1) écrite à Talleyrand par le comte de Jaucourt au sujet de correspondances de l’île d'Elbe interceptées sans doute par le cabinet noir. « La nymphe Pauline, dont la naïveté ne diminue pas avec l’âge (elle avait alors trente-quatre ans), a écrit à deux colonels de son intimité: à l'un, que Bonaparte est trop jaloux pour quil vienne encore ; à l’autre, qu'il se hâte de venir, que Bonaparte ne la voit après la princesse (Wal...) que

(1) Archives des Affaires étrangères.