Variétés révolutionnaires

LA PROPAGANDE PIILOSOPITIQUE 591

brillantes, loin du cortège bruyant de vos disciples séduits ou corrompus, mais vous demeurez chargés du poids de vos doctrines, et je veux en découvrir toutes les noirceurs. Je vous accuse d'avoir commis le plus grand des crimes. » {Et quand il a réduit en poudre la libre pensée, la philosophie, Voltaire et le dix-huitième siècle, le fougueux prédécesseur de M. Dupanloup termine son homélie par la péroraison d'usage : « Non, il ne périra pas, ce trône chéri de Dieu et des hommes... non, elle ne s’éteindra point, cette race auguste nécessaire au repos de l'Europe ;.… non, elle ne mourrra pas, cette Eglise gallicane illustre entre toutes les Eglises ! » Aujourd'hui, nos prélats écrivent encore des mandements contre Voltaire, mais ils négligent de parler de l'Eglise gallicane.

Tout l'épiscopat suivit le mot d'ordre venu de tome et s'associa à ce concert dé malédictions et d'anathèmes. La magistrature, obéissant avec docilité aux injonctions du clergé, poursuivit les libraires et les écrivains coupables de mettre sous les yeux du peuple les chefs-d'œuvre du grand siècle. Les Bellart, les de Broë, tous les fanatiques et tous les grotesques dont le nom a été sauvé de l'oubli par les railleries de Paul-Louis Courier, excitèrent par leurs réquisitoires l'attention du public et le zèle des libéraux. L'auteur du Pamphlet des Pamphlets avait bien raison de se dire à lui-même: « Tu ne ferais rien sans M. de Broë; c’est à toi de parler, et à lui de montrer par