Variétés révolutionnaires

PARIS EN 1787 65

III

Mais depuis Louis XIV, la capitale de la France n'était plus à Paris; il fallait aller la chercher à Versailles. La nécropole d'aujourd'hui, un moment animée d'une apparence de vie par la fantaisie des législateurs de 1871, brillait alors de tout son éclat, imposant quoique artificiel. Cognel, Jacquinot et Thiry vont à Versailles le jour de la Pentecôte; ils assistent, dans la chapelle du château, à la messe et au défilé des cordons bleus ou chevaliers de l’ordre du Saint-Esprit. Toute la famille royale figurait à la cérémonie. Les jeunes provinciaux trouvent que la physionomie du roi annonce une grande bonté; « quoique dépourvu d’audace, son regard a de la majesté ». Ils remarquent la démarche de la reine, « dont les traits ne sont pas d'un dessin parfait ». Voilà, réduite à sa valeur la beauté, si vantée depuis, de celle que la Du Barry traitait de « petite rousse » et à qui Marie-Thérèse écrivait, le 8 mars 1771: « Ce n’est ni votre beauté, ma fille, qui effectivement n'est pas grande, ni vos talents, ni votre savoir (vous savez bien que tout cela n'existe pas), qui vous concilieront l'affection des Français ».

Les voyageurs rencontrent par hasard l’Autrichienne dans le jardin anglais du Petit-Trianon. « Sa manière de marcher est toute particulière, écrit Cognel ; on ne distingue point les pas ; elle

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