Variétés révolutionnaires

RIVAROL 71 parchemins, tint toujours à l'écart le brillant pamphlétaire, même au moment où il rendait à la cause royale les services les plus retentissants. On saitle mot du marquis de Créquy devant qui Rivarol disait un jour : « Nous autres gentilshommes.….. », et qui répondit : « Voilà un pluriel qui me semble singulier ! » Mais un argument négligé jusqu'ici nous parait décisif. Quand l’aventurier languedocien vint à Paris, il n'eut rien de plus pressé que de se présenter comme chevalier de Parcieux, prenant le nom du célèbre savant son compatriote, mort depuis peu. S'il avait eu un nom et un titre, Rivarol se serait-il risqué à emprunter ceux d'autrui ? C’est bien invraisemblable. En tout cas, un héritier de Parcieux l’obligea à déposer ses fausses qualités. Il s'adjugea immédiatement le titre sonore de comte de Rivarol.

Ces détails peignent le personnage. Son père, l'aubergiste de Bagnols, l'avait envoyé chez les sulpiciens de Bourg-Saint-Andéol, puis au sémiuaire de Sainte-(Grarde d'Avignon, où il se trouva avec le futur abbé Maury. Mais la robe ne plaisait guère au jeune méridional, et, contrairèment au vœu des siens qui voulaient le faire entrer dans les ordres, il se hâta de gagner un théâtre digne de ses hautes facultés. En 1777, à vingt-quatre ans, le cadet de Languedoc arrivait à Paris après mainte aventure, et se disposait à conquérir par tous les moyens une place dans le monde en levant contribution sur la société parisienne. Pendant sept ans,