Variétés révolutionnaires

LA VRAIE DU BARRY 87

du Jeu de Paume de Versailles. Il a déployé une rare sagacité pour fixer d'une façon définitive les moindres détails de cette étrange existence, en faisant justice de toutes les inexactitudes calomnieuses.

L'érudit Versaillais possédait les papiers personnels de la favorite, à lui légués par Mlle de la Neuville, cousine et héritière de la Du Barry, morte à Versailles en 1862. Ces documents privés, renforcés par les souvenirs très précis de Mlle de la Neuville et joints aux pièces que contiennent les archives de Versailles, ont permis à M. Charles Vatel de publier un volumineux recueil, plein de faits, qui réduit à néant les Cyniques anecdotes de Pidansat de Mayrobert, de Théveneau de Morande et des autres agents du duc de Choiseul. Personne cependant n'accusera le panégyriste de Charlotte Corday d'avoir voulu faire l'apologie de la dernière favorite de Louis XV.

Jeanne Bécu fut mise au monde à Vaucouleurs, en Lorraine, le 19 août 1743, par Anne Bécu, dite Quantigny, couturière, de mœurs faciles. On la déclara comme enfant naturel, sa mère se trouvant encore fille. Le père inconnu, quoique soupçonné, était Jean-Jacques Gomard, moine de l’ordre de

Picpus. Anne, mal vue à Vaucouleurs à cause de Son accident et de ses rapports habituels avec le