Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale

10 ÉTAT DE LA QUESTION EN 1789

gouverneurs étaient appointés entre 24.000 et 100.000 livres: les intendants entre 40.000 et 80.000: les commissaires-ordonnateurs, qui remplacaient ou doublaient l’intendant, entre 10.000 et 16.000: les présidents des Conseils supérieurs et les procureurs à 15.000. Par contre, les officiers de santé ou chirurgiens ne touchaient jæ#mais plus de 3.000 ; de même les ingénieurs, botanistes, gardesmagasins, etc. Il y avait profusion de commis, écrivains principaux et ordinaires, dont la rétribution ne dépassait pas 1.500 livres. Aux colonies comme en France, autrefois comme aujourd’hui, il y avait disproportion entre les gros et les petits traitements.

Il y avait surtout gaspillage et mauvaise administration !, C’est par les rubriques vagues, dans un budget, comme par des fissures, que l'argent s'écoule et se perd. Les rubriques vagues, dans le budget colonial de 1789, couvraient une dépense de près de 4 millions ? sur 17. Les imprévus, les transports, les frais d'impression, les journées supplémentaires, les envois de vivres et munitions, toutes ces dépenses d'occasion qui sont des occasions de détournements, dépassaient À million.

4. V. le Projet de Viefville des Essars, député de l'Aisne (séance du 14 janvier 1191, Arch. parlem., XXII, 241), sur les réformes à apporter dans l'administration maritime et coloniale. « L'extrème facilité, dit-il, avec laquelle on multiplie toutes les places et les postes soldés est la principale cause à laquelle on peut attribuer l'accroissement successif des dépenses de la marine, qui n’ont jamais eu de fixité. » — Proc.-verb., n° 531, «p:-1-8, t. XLIII.

‘ *9,“Exactement 3.951.462 livres pour les dépenses extraordi-naires et diverses.