Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.
INTRODUCTION. XVII
l'éclat ou des catastrophes ?.. Je ne tairai pas, dans un moment où l’on calomnie parmi nous la nation anglaise, d'après cette publication d’un membre des Communes que tout admirateur des grands talents a été affligé de compter parmi les détracteurs superstitieux de la raison humaine !, je ne tairai pas ce que
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j'ai recueilli dans les sources authentiques, que la
< nation anglaise s’est réjouie quand nous avons pro< clamé la grande charte de humanité, retrouvée
dans les décombres de la Bastille. Je ne tairai pas que, si quelques-uns de nos décrets ont heurté les préjugés épiscopaux ou politiques des Anglais, ils ont applaudi à notre liberté même... Je ne tairai pas que, du sein de cette nation si respectable chez elle, sortirait une voix terrible contre des ministres qui auraient dirigé contre nous une croisade féroce pour attenter à notre Constitution. Oui, du sein de cette terre classique de la liberté, sortirait un volcan pour engloutir la faction coupable qui aurait voulu essayer sur nous l’art funeste d’asservir les peuples et de leur rendre les fers qu'ils ont brisés. Les ministres ne
mépriseront pas cette opinion publique dont on fait
< moins de bruit en Angleterre, mais qui est aussi
forte et plus constante que parmi nous. Ce n’est donc pas une guerre ouverte que je crains : les embarras de leurs finances, l'habileté de leurs ministres,
la générosité de la nation, les hommes éclairés
! Burke.