Correspondance diplomatique de Talleyrand. La mission de Talleyrand à Londres, en 1792 : correspondance inédite de Talleyrand avec le département des affaires étrangéres le général Biron, etc.

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publics, le prochain renouvellement de la charte de la Compagnie des Indes, l’appropriation de tous les domaines territoriaux aux mains de la nation, étaient autant de questions difficiles, mais importantes, auxquelles il était urgent de pourvoir; que, dans l’état actuel des choses, il était plus que jamais nécessaire de former un ministère qui réunît les personnes principales de tous les partis, et qui, fort de la force de tous, püt adopter sur tous ces objets la ligne de conduite la plus conforme à Pintérêt national sans être exposé à des difficultés, ni de la part du Roi ni de celle des personnes qui, depuis quelques années, composent l'Opposition. En conséquence, il proposa de profiter de la vacance actuelle de la place de grand chancelier et de la disposition où il était, lui M. Dundas, à se retirer au premier moment de la place de secrétaire d’État, pour faire entrer dans l'administration M. Fox, lord Longborough et telles autres personnes qu'il serait nécessaire d'y admettre pour satisfaire l’opposition.

Cette ouverture a été pour le moment infructueuse,

ratrice au moins un pressant message pour qu'elle renonce à cette guerre. M. Pitt répond que cette mesure a déjà été tentée sans succès ; que l'Impératrice ne s’intimide point aisément, et qu'on ne peut rien faire avec elle que par des actes immédiats d'hostilité. La majorité se déclare pour les hostilités. Mais une nouvelle objection s'élève de la part du dissident. Il prétend que ces démarches pourraient causer quelque ombrage à la Prusse, avec laquelle nous avons des liaisons si intimes, et qui s’est déjà déclarée pour la neutralité, Le cabinet persiste dans son opinion, le ministre dans la sienne, et l'on dit que les choses en sont venues au point que M. Pitt est dans la nécessité de céder ou de donner sa démission. »