Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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que moi, ont rendu ma tâche plus facile; ils Font raccoureie de manière à la proporlionner à mes forces.

Je pourrais me dispenser de donner mon opinion sur le projet en discussion ; à cet égard, mes actions ont devancé mes discours; elles sont plus significatives que des paroles ; mais, en appuyant le projet de loi, j’ai bâte de le dire, je n’obéis à aucun engagement politique, je ne cède à aucune nécessité de position, à aucun intérêt de personne, encore moins à l’obligation de mettre d'accord mes paroles d’aujonrd’hui avec les actes ministériels auxquels j'ai pris part ; mais, je le déclare, en soutenant le projet de loi, j’obéis à une conviction profonde et sincère de son utilité, non-seulement pour la défense de la capitale, mais pour celle du royaume tout entier ; conviction que j'ai acquise par l’étude de cette importante question dans tons les écrits auxquels elle a donné lieu, ainsi que dans mes fréquents entretiens avec les hommes les plus compétents. Cette conviction, messieurs, s’estencore fortifiée en moi, par l'examen consciencieux de tous les détails du projet, ct avant tout, par le sentiment intime des dangers sérieux, inévitables, auxquels la France serait exposée dans l'avenir et peut-être dans le présent, aussi longtemps que sa capitale demenrerait une ville ouverte, aussi longtemps qu’il ne serait rien entrepris pour la couvrir, pour la fermer, et pour remédier à sa dangereuse proximité ‘de notre frontière du nord.

Cette conviction, que nous voudrions rendre générale, je ne me flatte pas qu’il soit réservé à mes faibles paroles de la propager parmi vous; mais, en montant à cette tribune dans une circonstance aussi importante pour l'avenir du pays, je crois remplir un devoir, un devoir de citoyen que rendent encore plus obligatoire pour moi ma position