Discours de M. le général Cubières, pair de France, ancien ministre de la guerre, membre du Comité d'infanterie : recueillis et précédés d'une notice historique par un officier de l'ancienne armée

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dans l’armée et l'honneur d’avoir siégé dans les conseils de la couronne.

Jose donc espérer que la chambre, qui s’est toujours montrée si bienveillante pour les vieux soldats admis dans son sein, ne refusera pas son indulgence à celui qui parle en ce moment devant elle, et qui en a besoin plus que tout autre; je soumeltrai à son attention quelques développements que j’abrégerai autant que possible, mais dont il est nécessaire de l’entretenir pour parvenir au meilleur choix à faire parmi les divers systèmes de défense et de fortifications, qui peuvent s’appliquer le plus utilement au royaume en général et à sa capitale en particulier.

J'appellerai d’abord l'attention de la chambre sur le point où ont pris naissance les principales difficultés, dont l’origine se trouve liée à la question financière, et je commencerai par celle-ei à cause de l’influence fâcheuse qu'elle paraît avoir exercé sur la manière de juger l’ensemble du projet. En effet, la question financière est la question principale pour beaucoup de personnes; c’est en quelque sorte la question mère; car les répugnances, du moins celles qui sont hautement avouées, ont été pour la plupart engendrées par cette manière trop absolue, trop étroite, d'envisager la mesure proposée ; et cela est si vrai, que si le projet n’avait dû entraîner qu'à une dépense de 50 millions, il serait depuis longtemps hors de discussion et réalisé,

Mais le chiffre élevé des crédits demandés, le doute qu'ils puissent suffire ont fait reculer à la première vue; les préoccupations de la dépense ont nui essentiellement à l’oppréciation exacte des meilleurs moyens défensifs; ces préoccupations ont fait incliner longtemps l’opinion vers les systèmes les plus étroits; car les pensées d'économie avaient malheureusement fait perdre de vue l'obligation