Entre slaves

[LE RÈGNE DU PRINCE ALEXANDRE DE BULGARIE 4%

Russes creusèrent eux-mêmes les mines qui devaient faire sauter plus tard l'édifice.

Ils dotèrent la Bulgarie d'un système constitu= tionnel tel qu'il devait ébranler certainement, un jour ou l’autre, les assises de leur influence : l’armée et les affaires extérieures. Impuissants à juger toute la portée du système représentatif, ils ne virent dans le jeu parlementaire qu'un simple jeu d’enfants, confié aux mains de grands enfants, les Bulgares, à qui il ne viendrait jamais sans doute l’idée de s’en servir contre leur protectrice. D'ailleurs, les pseudo-protecteurs se disaient qu’il serait toujours temps de l’anéantir. En tout cela, ils se trompèrent. Ils ne comprirent pas que l'esprit de discussion prendrait son essor et qu'une partie au moins de la nation se demanderait un jour : pourquoi devrions-nous suivre les ordres des agents russes ou des généraux, pourquoi notre armée serait-elle russe?

Pendant la suspension de la Constitution de 188f à 1883, on chargea en effet des généraux de l’administration de la Principauté, on les installa ministres, on les exposa à toutes les vicissitudes de la politique militante, au risque de compromettre le prestige même de la Russie.

Et ces ministres, au milieu des divisions des Bulgares, prirent parti tantôt pour les uns, tantôt pour les autres, augmentant les conflits au lieu de les apaiser par une direction supérieure indépendante. 3.

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