Entre slaves

LE RÈGNE DU PRINCE ALEXANDRE DE BULGARIE 57

Les premiers étaient pour ainsi dire prêtés par le Tsar au prince de Bulgarie. À partir du jour où ils arrivaient dans ce pays, ils devaient obéissance à son souverain, mais sans rompre pour cela leurs liens avec Saint-Pétersbourg d’où ils recevaient des instructions sur la conduite à temir vis-à-vis des Bulgares. Qui les envoyait? Le cabinet du Tsar.

D'un autre côté, les agents diplomatiques étaient munis d'ordres, de recommandations partant d’une autre source, soit de M. de Giers, soit des bureaux de M. Zinoyieyw. Des contradictions étranges se produisirent. Par exemple, lorsque M. Hitrowo arriva en Bulgarie, ses instructions lui ordonnaient de contrecarrer le coup d'État que le prince méditait, tandis que le ministre russe, le général Ehrnrooth, reçut un ordre Giamétralement opposé.

La situation s'aggrava rapidement entre Russes et Bulgares non-seulement par les défauts de conduite ‘es Russes, mais aussi par les dispositions qui animaient certains de leurs protégés.

Les fonctionnaires russes, dépaysés dans des fonctions inconnues d'eux, eurent à faire dès le début à un groupe de ministres conservateurs bulgares dont la collaboration, bien intentionnée d’abord, se changea peu à peu en hostilité plutôt cachée que déclarée. Stoiloff, Natchevitch et Grecoff commencèrent en 1881 à miner l'influence russe. D'eux, plus que de tous autres, la Russie a reçu les coups les plus sensibles. Ces coryphées des conservateurs, auxquels le