Étude historique et biographique sur Théroigne de Méricourt

THÉROIGNE DE MÉRICOURT. 23

La Béraudière, en mai 1885, il a été adjugé un buste de grandeur nature, en terre cuite, porté au catalogue sous le n° 774 comme portrait de Théroïgne de Méricourt. Ce buste est un assez joli morceau de la fin du xvmr° siècle. L'artiste, un talent de second ordre, a représenté une femme la poitrine découverte, entourée d’une draperie que retient un ruban en écharpe passé entre les seins petits et placés fort bas. La chevelure est remontée au sommet de la tête, serrée par une couronne de laurier à peine indiquée. De lourdes boucles tombent sur le dos et sur les épaules. Sur le devant, les cheveux coupés courts, tout à fait à la mode d'aujourd'hui, couvrent en partie un front trop haut. La figure est anguleuse, le menton très long, un peu en galoche, le nez en lame de couteau. L'ensemble est disgracieux ; la figure allongée, sèche et maigre, paraît triste, malgré un sourire qui tire le coin des lèvres.

Le catalogue de la vente La Béraudière n'indique pas le nom du sculpteur. Il ne donne aucune preuve de l'authenticité du bustet. Nous croyons

1. D'après les renseignements qui nous ont été fournis par M. Victor Advielle, l’historiographe de Gracchus Babeuf, le buste de la vente La Béraudière provient de la manufacture de Sceaux.