Gouverneur Morris : un témoin américain de la Révolution française

LES IDÉES DE GOUVERNEUR MORRIS SUR LA FRANCE 3:

jestés non seulement devraient marcher dans la ligne de la Constitulion, mais encore ne devraient en leur présence permetire à personne de plaisanter sur ce sujet, bien ss encore de blàämer sérieusement les ministres ou leurs actes !.

Mais cette réserve, si naturelleet si nécessaire, ne devait Fe tenir contre ses ardentes convictions. Il les trahit dès le | jour de sa présentation officielle à la Cour, le 3 juin 1792. « M. Spardow ? déjeune chez moi et nous allons ensemble au Château des Tuileries. Je suis présenté au Roï, qui dit:en recevant mes lettres de créance : « C’est de la part des États-Unis? » et le ton de sa voix et son air embarrassé marquent bien la faiblesse de son caractère. Je réponds: « Oui, sire el ils m’ont chargé « de lémoigner à Votre Majesté leur atlachement pour Elle el «pour la Nalion française. » Je suis ensuite présenté à la reine, qui me montre son fils et me dit: «1 n’es{ pas encore grand. »

Je réponds : « J'espère, Madame, qu'il sera bien grand et vérita«blement grand.» — «Nous y travaillerons, Monsieur *.» Bientôt on le voit de nouveau en relations étroites avec certains ministres ou anciens ministres du roi, travaillant pour le roi. Nous le verrons mème mêlé à la préparation d’un véritable coup d'État, nouant les fils de l’une de ces intrigues qui s'ourdis-

saient de divers côtésen 1792 autour et au profit de Louis XVI, tantôt avec son consentement et tantôt à son insu. Il deviendra même, presque in exlremis, le dépositaire d’une partie des fonds royaux.

Enfin il paraît avoir été question plusieurs fois de faire de Morris l’un des ministres de Louis X VI, non au sens figuré où l'entendait Dumouriez, mais en réalité eten titre. C’ est Mme de Chastellux qui luï en parle la première le 24 octobre 1589: « Après que le reste de la compagnie est parti, nous restons, le chevalier de Foissy et moi chez Mme de Chastellux et nous bavardons un peu. Elle dit qu’elle fera son don paltriolique en me présentant au roi pour l’un de ses ministres. Je

TL p. 530, 14 mai 1792. . Sans doute le premier attaché d’ambassade. Les mots imprimés en italiques sont en français dans le texte.

h. T. I, p. 536.

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