Historiens et marchands d'histoire : notes critiques sur des récents : La duchesse de Chevreuse ; La Tour du Pin ; Les vainqueurs de la Bastille ; Les discours de Danton ; Les volontaires nationaux ; Dumouriez ; Le général Dours, Stanislas Fréron ; Hohenlinden ; Le duc d'Enghien ; Duroe ; Étiene de Laclos ; Napoléon et le monde dramatique ; Madame de Genlis ; Delphine de Custine ; Le Brulard de Stendal ; A la barre de l'histoire ; La jeunesse de Louis-Philippe ; La guerre de 1870

NAPOLÉON ET LE MONDE DRAMATIQUE 233

d’après cette phrase, qu’il partit le 25 mai; mais c'est le 25 mai qu'il arriva à Paris.

P. 4, il fallait remarquer, à propos de Beverley, que Bonaparte cite le drame de Saurin dans le Discours de Lyon ! : c’est, selon lui, un tableau frappant des funestes effets que produit la passion du jeu ; c’est un spectacle fait pour instruire le joueur; « il faut parler au sentiment sa langue; présentons-lui quelquefois Beverley ; qu’il aille y puiser l'horreur des plaisirs que nous lui prescrivons ». M. Lecomte n’a pas d’ailleurs insisté suffisamment sur les goûts littéraires du jeune Napoléon; il passe même ce point sous silence, et, pourtant nous savons que Napoléon, durant ses congés en Corse, tout en ayouant qu'il ne saurait jamais déclamer, se plaisait, avec Joseph, à réciter des vers de Corneille, de Racine et de Voltaire. Nous savons que son professeur à V'École Militaire de Paris, Domairon, lui avait vanté les personnages de la tragédie française, Auguste, Horace, Achille, Mithridate. Nous savons que sa sœur Elisa qui, élevée à Saint-Cyr, parlait le français sans accent et avec pureté, connaissait les plus beaux rôles de nos tragiques, que Joseph citait de mémoire des passages entiers de Pompée et rem-

1. Le discours qu’il composa pour répondre à la question posée par l’Académie de Lyon : « Quelles vérités et quels sentiments il importe le plus d’inculquer aux hommes pour leur bonheur. »