Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

88 JOURNAL D'UN ÉTUDIANT PENDANT LA RÉVOLUTION.

feux d'artifices. Encore un coup je ne sais où donner de la tête. Que de monde dans Paris! »

Les fêtes en effet se continuent sans interruption et Edmond n’a plus le temps d'écrire, absorbé par les plaisirs sans nombre auxquels sont conviés les Parisiens ravis.

La municipalité de Paris offre des réjouissances aux - Fédérés. Il y a joute sur la rivière, illumination, bal à la halle au blé, bal sur l'emplacement de la Bastille. On interdit la circulation des voitures pour que le peuple ne soit pas troublé dans ses ébats, ni choqué par la vue d'une richesse qu'il ne possède pas. Aux Champs-Élysées des cordons de lumières pendent à tous les arbres, des guirlandes de lampions les enlacent les uns aux autres, des pyramides de feu jettent une brillante clarté. Partout des troupes de danseurs, partout des orchestres : « Une joie douce, sentimentale, répandue sur tous les visages, brillant dans tous les yeux, dit Ferrières, retraçait les paisibles jouissances des ombres heureuses dans les Champs-Élysées des anciens. Les robes blanches d’une multitude de femmes errant sous les arbres de ces belles allées augmentaient encore l'illusion. »