Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

CHAPITRE V

1791

Sowwane : Le Lycée. — Les clubs. — Les Jacobins.

En 1785 l'on avait fondé à Paris, près de la place du Palais-Royal, un établissement qu'on supposait appelé à une brillante destinée. C'était une sorte de collège libre où des cours devaient être faits par les plus savants professeurs, et qui devait servir en même temps de lieu de réunion pour les jeunes gens. Des attractions nombreuses, telles que des journaux, des livres, des lectures publiques, des concerts et même des expositions de tableaux, devaient contribuer à l'agrément des souscripteurs. Les portes étaient ouvertes de neuf du matin à minuit. Il y avait des salles destinées à la conversation, d’autres à la correspondance ; enfin l’on trouvait réuni tout ce qui pouvait aider à faire passer le temps d'une façon aussi utile qu'agréable. é

La particularité la plus singulière de cette institution est que les femmes y étaient admises tout aussi bien

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que les hommes ; leur cotisation étaient même moins