L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

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de leur raconter ce que nous avons ici de plus ancien. Il leur parla de Phoroneus, celui qu’on appelle le premier homme, de Niobé, du déluge de Deucalion et de Pyrrha et des mythes qu’on rapporte sur leur naissance, et des généalogies de leurs descendants. Et il s’efforça, en supputant les années où se passaient les événements, de calculer leur date.

Mais l’un des prêtres, qui était très vieux, de dire : « Solon, Solon, vous autres Grecs, vous êtes toujours des enfants : un Grec n’est jamais vieux! »> A ces mots Solon : « Comment l’entendez-vous? » — Et le prêtre : « Vous êtes jeunes tous tant que vous êtes par l’âme. Car en elle vous n'avez nulle opinion ancienne, provenant d’une vieille tradition, ni aucune science blanchie par le temps.

Et en voici la raison. Les hommes ont été détruits et le seront encore et de beaucoup de manières. Par le feu et par l’eau eurent lieu les destructions les plus graves. Mais il y en a eu d’autres moindres, de mille autres façons. Car, ce qu’on raconte aussi chez vous, qu’une fois, Phaëéton, fils d’Hélios, ayant attelé le char de son père, mais incapable de le diriger sur la voie paternelle, incendia tout ce qu'il y avait sur la terre et périt lui-même, frappé de la foudre, cela se dit en forme de légende. La vérité, la voici : une déviation se produit parfois dans les corps qui circulent au ciel, autour de la terre. Et, à des intervalles de temps largement espacés, tout ce qui est sur terre périt alors par la surabondance du feu. Alors, tous ceux qui habitent sur les montagnes, dans les lieux élevés et dans les endroits secs, périssent, plutôt que ceux qui demeurent proche les fleuves et la mer. Mais, pour nous, le Nil, notre sauveur en d’autres circonstances, nous préserve aussi de cette calamité-là, en débordant. Au contraire, d'autre fois, quand les dieux purifient la terre par les eaux et la submergent, seuls, les bouviers et les pâtres, dans les montagnes, sont sauvés, mais les habitants des villes de chez vous sont entraînés dans la mer par les fleuves. A l'inverse, dans ce pays-ci, ni alors, ni dans d’autres cas, les eaux ne descendent des hauteurs dans les plaines, maïs c’est toujours de dessous terre qu’elles sourdent naturellement. De là vient, dit-on, qu'ici se soient conservées les plus anciennes traditions. Mais la vérité est que, dans tous les lieux où il n’y a pour l'en chasser ni