L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

62 LA POLÉMIQUE ATLANTIDIENNE MODERNE

considérer comme définitivement terminées les discussions sur le mystère de « l’oreichalkos » des Atlantes, il croit pouvoir penser que c'était un alliage de cuivre et de zinc, par conséquent du cuivre jaune ou laiton. Il insiste aussi sur la richesse de ce pays en pierres propres à la construction, de sorte que les Atlantes y trouvèrent les matériaux de leur architecture : « Des pierres, tantôt blanches, tantôt noires, tantôt rouges. » Particulièrement intéressante est son idée que la « ville du laiton » dont il est question dans les contes des Mille et une Nuits pourrait être un souvenir de la ville d’Atlantis, vu que, dans tous les cas, c’est sur les côtes de la petite Syrte qu'il faudrait la chercher. Mais Borchardt n’assimile pas seulement avec Atlantis la ville de l'étain, il voit aussi en elle la ville nommée dans l'Odyssée ville des Phéaciens, « Scheria », et elle correspond pour lui à la forteresse qu'il a découverte près de Gabès dans le voisinage de Udref. Cependant il a été constaté depuis que l’établissement découvert par Borchardt est d’origine romaine.

Cette dernière constatation n’a pas empêché les partisans de Borchardt de persévérer à chercher l’Atlantide dans le sud de la Tunisie. En particulier le Berlinois Albert Herrmann, historien des sciences géographiques, n’a pas cessé de désigner cette contrée comme ayant été la véritable Atlantide et il croit pouvoir désigner un autre endroit comme étant le lieu où se trouvait la ville de Poseidon, (comme la nomme Borchardt) décrite par Platon.

Albert Herrmann part de cette idée que, pour résoudre la question de l’Atlantide, on doit admettre la possibilité d'erreurs géographiques, en particulier le déplacement et la migration de dénominations de lieux. Il croit que l’idée qu’on se faisait de la mer Atlantique au temps de Solon était toute différente de ce qu'elle