L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

L'ATLANTIDE DANS LE NORD DE L'AFRIQUE 65

valeurs données par Platon et arrive à la conclusion que l’île d’Atlantide toute entière, dont Platon dit qu’elle était plus grande que la Libye et l'Asie ensemble, était à peine plus grande que la Tunisie. La plaine dont parle Platon est une petite plaine au Schott el Djerid; la ville de Poseidon elle-même est une oasis de grandeur moyenne, ayant sept cents ou huit cents mètres de diamètre, pendant que le gigantesque sanctuaire de Poseidon se réduit lui-même à un modeste temple de trois mètres de haut.

Mais la preuve définitive, objective, ne pourrait, selon Herrmann, être obtenue qu'à l’aide de fouilles systématiques que rendrait très difficiles la constitution désertique du sol. Des recherches géologiques et géographiques permettraient seules d'aborder la solution du problème. Borchardt avait cru à tort pouvoir placer la ville de Poseidon à l’ancien déversoir du Schott el Djérid, sur la côte de la petite Syrte. Mais Platon avait en réalité pensé à un fleuve qui se déversait dans la mer Atlantique. On devait donc suivre le cours ancien du Schott el Djerid et chercher si on ne trouverait pas un cours d'eau qui se serait déversé dans le Schott. Lors d’un second voyage de recherches, en 1929 et 1930, Herrmann a établi que dans les temps historiques, au Schott el Djerid, un fort relèvement du sol a influencé tout le bassin en donnant lieu à une très forte avancée de l’ancien point d’issue. Des coquilles de mollusques marins trouvés sur les couches supérieures du Schott ont démontré à Herrmann qu’il y avait là autrefois une lagune reliée à la mer, parce qu'elle se trouvait dans le plan d’eau de la mer, et dont la surface dépassait de sept fois, selon les évaluations d’'Herrmann, la surface actuelle du Schott el Djerid. Mais le lent soulèvement de la lagune aurait entraîné un changement total de la

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