L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

70 LA POLÉMIQUE ATLANTIDIENNE MODERNE

terranéens tenaient l'Océan pour inaccessible à la navigation. » Il est intéressant de signaler l’ancienneté relative de cette opinion à une époque où l’idée que les Atlantes étaient des indo-européens prend une importance croissante dans les recherches dont l’Atlantide est l’objet. En 1911, Muchau a précisé que Tartessos fut à l’âge du bronze une colonie de la tribu germanique maritime des Tungertenchteri du Rhin inférieur.» Comme preuve de l’origine septentrionale des fondateurs de Tartessos on a avancé que l’ambre qu’on y trouve possède, d’après l'analyse chimique, la même acidité que l’'ambre du nord.

Dans son remarquable livre Sur les pays mystérieux Hennig signale que les gobelets campaniformes et les ustensiles de vannerie répandus sur beaucoup de côtes sont d’origine espagnole mais qu’on ne peut pas se les figurer centralisés ailleurs qu'à Tartessos ou, pour mieux dire, devant Tartessos. Les dolmens, que l’on trouve le long des côtes en Espagne, comme dans l'Europe Occidentale, sont, d’après Hennig, des monuments élevés à des marins morts. Tartessos n’est certainement pas hispanique du fait de sa fondation, car, selon Strabon, ses habitants avaient une écriture particulière alors que les autochtones de l'Espagne restèrent encore longtemps à un état de civilisation très primitif. On a cherché à situer Tartessos dans toutes les directions, en Ethyopie, aux Indes, dans l'Océan Indien et on a même soupçonné qu’elle pouvait être la même chose qu'Ophir. La supposition que Tartessos était la même ville que Gadès n’est cependant certainement pas exacte : Tartessos était un peu plus au nord et pourrait avoir été la ville occupant l'embouchure du Guadalquivir. En tout cas on peut considérer comme historiquement fondé que Tartessos, après un passé brillant en tant que place commerciale la plus lointaine de l’ancien monde, fut prise et détruite