L'atomisme d'Épicure

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étant distribués par les chocs aux substances analogues. Dans cette explication encore Epicure suit Démocrite ().

Les explications des phénomènes célestes d'Epicure dans la Lettre à Pythoclès n'ont pas d'intérêt pour la science. Notre. philosophe croyait naïvement que ces phénomènes peuvent être expliqués de différentes manières. Une pareille déclaration ne paraîtra ni étonnante, ni scandaleuse quand nous nous rappelons combien de fausses explications Aristote même en avait donné, — à ne pas parler de celles des philosophes an-. térieurs. Mais Epicure dit catégoriquement que la pluralité d'explications est impossible quand on recherche les causes des principaux phénomènes physiques, de la connaissance desquelles dépend la béatitude des hommes (2). Donc une seule explication est possible dans la recherche des causés de la nature, celle que la nature est composée des atomes et de l'espace vide. Epicure négligeait l'interprétation des phénomènes particuliers, pensant qu'elle ne nous conduit pas à l’ataraxie. C’est pour cela qu'il a donné plusieurs interprétations, selon son opinion également admissibles, de la naissance des mondes, de leur mouvement, du soleil, de la lune et d’autres phénomènes. Souvent, en finissant un développement, il ajoute que ce phénomène pourrait aussi se produire de plusieurs au-

tres manières (3).

(4) CI. Ibid. I, 1105-1114. Cf. la thèse de Güdeckemever (p. 150-145), où la cosmologie d'Epicure, développée dans tous ses détails, est comparée avec celle de Démocrite.

(2) D:L. 78.

(5) Les yues de Lucrèce, exposées dans le V® livre de son poème, ne s'écartent pas de ceux d'Epicure. Mais elles peuvent être lues ayec un plus grand intérêt, grâce au style poétique de Lucrèce. Aïnsi il donne une image excellente dela suite des divinités de chaque Saison, pour dé> montrer la fausse supposition astronomique quune lune nouvelle naisse et disparaisse tous les jours (cf. De R. N. NV, 509-782). Le VI livre de Lucrèce contient les explications de tous les phénomènes météorologiques qui s'appuient indubilablement sur les déductions d'Epicure. Il y en a de très réussies. Ainsi la spirituelle réfutation de la croyance que les foudres sont envoyés par Jupiter. Le poète demande pourquoi il ne les enyoie pas sur les coupables, mais sur les innocents, et pourquoi il renverse les temples et les statues des dieux (cf. Zbid. VI, 587-422; Il, 11014404). Une grande conséquence des principes de la doctrine matérialiste, — une plus grande peut-être que l'était celle de son maître — ne peut