L'atomisme d'Épicure

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De tous les interprétateurs d'Epicure, Lange seul loue sa méthode d'expliquer un seu! phénomène de plusieurs mauières. Tous les autres l'ont, avec raison, regardée comme le plus grand défaut de son système (1). Cette méthoda ed eertainement, propre à Epicure, mais la valeur de son système serait plus grande s'il avait accepté celle de Démocrite.

C'est une importance bien plus grande Que possèdent les idées d’Epicure sur la création des animaux et des hommes et sur la vie des hommes primitifs. Exposées dans les vers de Lucrèce, elles se distinguent par une fraîcheur éminemment LOétique. Il paraît qu'elle sont parmi les plus belles pages de l'ouvrage de Lucrèce. Les traiter spécialement ne rentre pas dans le cadre de cette étude. Cependant il faut en mentionner quelques-unes. D'abord! qu'Epicure admettait la génération spontanée (2). Inspiré par la fhéorie semblable d'Empédocle (3), notre philosophe affirmait que les êtres, incapables pour la lutte de la vie, ont péri. Car les espèces doivent se maintenir par la ruse, par la force ou par la vitesse, excepté celles que les hommes ont pris sous leur protection à cause de l'utilité qu'ils en ont (4). On a déjà établi que par cette idée Epicure est le précurseur de Darwin. Mais on n'a Pas encore remarqué que le grand poète monténégrin Niégoch s’est certainement inspiré des vers de Lucrèce pour les vues semblables, exposées dans son poème philosophique Les Lauriers de montagne. être refusée à Lucrèce. Plusieurs entre ces explications \étaient certainement données par Lucrèce seul (p- ex. celles des éruptions d'Etna et des avérnes).

(1) Güdeckemeyer souligne l'opposition diamétrale qui existe dans ce point entre Démocrite et Epicure. « Bpikur suchte eine Naturansicht, um Évyanviteuw t@ 6lw, Demôkrit eine Naturwissenschaft rein um ihrer selbst willen. » (La thése citée p. 150).

(2) Cf: De R: N. IT, 871-874 ; 927-930 : V, 785-800. Epicure niait que les animaux sont descendus du ciel dans nos plaines par une chaîne d'or (c’est une allusion aux stoïciens), ou que la mer les à créés, mais il pense que Ja terre leur a donné naissance (cf. Ibid. Il, 1155-1156). Cest pour cela qu'il a regardé Ja terre comme étant en même temps la mère de toutes les choses et Jeur tombeau commun (CA IITA 258-250).

(5) CE. Arist. Phys. IL 8, 198b, 29:

(4) CL Dé R°N. N, 867-877 ; LIL, 744-745.