L'oeuvre sociale de la Révolution française
L'ARMÉE ET LA CONVENTION 433
Révolution », etfaire aller « le système populaire »; ils sont résolus à « patriotiser » l'armée, à « républicaniser, sans culottiser » Le corpsdes officiers. Les mesures que nous avons indiquées plus haut faciliteront cette transformation, mais elles ne suffisent pas. Des fêtes civiques, notamment une cérémonie anniversaire du 10 août 1792, que la Convention fait célébrer dans tous les camps, des rapports du Comité expédiés aux armées, les débats de la Convention mis sous les yeux des soldats, des manifestes des jacobins ou de l'Assemblée même à l'adresse des troupes, les séances des clubs dans les villes de garnison ou dans les corps, soutiennent la propagande personnelle des Représentants et des agents du Comité de Salut publie ou du Conseil exécutif. Après le 31 mai, le Comité décide « d’envoyer des papiers publics aux armées ». Des fonds sont mis à la disposition de Bouchotte, et il répand parmi les troupes l’Ami du Peuple de Marat, le Journal de la Montagne, le Républicain Journal des hommes libres, le Père Duchesne d'Hébert. Carnot institue même pour les soldats un journal dont les articles seront d’allure toute militaire et rédigés dans le style un peu vulgaire, mais plein d’entrain et de malice, du troupier français, /a Soirée du Camp où écrira le grenadier Va de bon cœur.
En même temps qu'elle appliquesans plus d'hésilations le système de l’armée citoyenne, la Conven-
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