La vente des biens nationaux pendant la Révolution française : étude législative, économique et sociale : ouvrage accompagné de deux plans

DES BIENS ECCLÉSIASTIQUES 9

acceptée, le baron de Jessé exprima brusquement l'avis qu'avant de s’adresser à la Nation on devait « frapper sur les richesses immenses, les richesses mortes que forme l’argenterie de toutes les églises et de tous les monastères », évaluées par lui à plus de 140 millions. « Voilà, disait-il, les richesses qui doivent être employées à épargner l’obole du pauvre, et à solder notre liberté !.» Avec le désintéressement qu’il avait déjà témoigné lors de la discussion des Dimes, l'archevêque de Paris adhéra à cette motion, et un arrêté fut voté, qui enjoignit aux Evèques, curés, chefs de maisons et supérieurs, de dresser avec les municipalités un état de l’argenterie des Eglises nécessaire au culte divin, et les invita à faire porter l’excédant dans les monnaies du Royaume pour les besoins de PEtat ?.

Telles furent les premières menaces faites aux biens ecclésiastiques, avec, pour seule et unique raison, l'intérêt financier de la nation.

1. Séance du 26 septembre 1789. 2. Séance du 28 septembre 1789.