Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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par ses fonctions et sa situation, s'est trouvé plus que tout autre en mesure de recevoir les élucubrations de ces doux insensés. Il raconte cette invitation qui lui fut faite sérieusement, un jour, par un inventeur incorrigible, peu familiarisé assurément avec la géométrie d'Euclide et les principes de Carnot, de venir voir chez lui pour quelle raison tous ses mouvements perpétuels s'étaient arrêtés !

Carnot, toujours très modeste, avait mis en tête de cette publication de ses Principes fondamentaux de l'Équilibre et du Mouvement,la courte préface suivante:

« Depuis la première édition de cet ouvrage en 1780, sous le nom d'ÆEssai sur les Machines en général, il en a été composé sur toutes les parties de la mécanique, de si beaux et de si étendus,qu’à peine doit-il rester quelques souvenirs du mien. Cependant, comme il contenait quelques idées nouvelles pour le temps où il a paru et qu'il est toujours utile d'envisager les vérités fondamentales des sciences sous les divers points de/vue dont elles sont susceptibles, une nouvelle édition m'a été demandée et plusieurs savants m'ont fortement engagé à la donner. Il m'a semblé aussi qu’on souhaïtait qu'il y fût ajouté quelques développements qui en rendissent la lecture plus facile; c'est ce que j'ai fait. Ces développements ont nécessité un nouvel ordre dans les matières, et rendu l'écrit plus volumineux. Comme de ces changements il résulte un ouvrage en quelque sorte tout nouveau, au moins pour la forme, j'ai également adopté un autre titre qui me paraît mieux convenir aux généralités dans lesquelles je me suis renfermé. Quant au fond même, j'ai ajouté peu de chosè, excepté pour ce qui a rapport au fameux principe de la moindre action. »

Au mois de janvier de cette même année 1783, qui fut