Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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l'obéissance passive des troupes, ce qui pouvait, dans l'état de trouble et de suspicion des choses et des hommes, livrer Ja France à la traison ou à la vénalité des généraux.

1792. — Le 9 juin, rapporteur de la Commission chargée de proposer des réparations en faveur des familles du général Théobald Dillon et du colonel Berthois, massacrés devant Lille par leurs propres troupes, Carnot ne transige pas avec un rigoureux devoir. Tout autre, en des temps aussi difficiles, eût cru peut-être nécessaire de ménager la susceptibilité de l’armée; lui ne trouve dans son âme que des paroles brûlantes pour flétrir un acte d’égarement odieux : « Je ne vous rappellerai point, s'écria-t-il, les circonstances de cette atrocité. La postérité, en lisant notre histoire, y croira voir le crime d’une horde de Cannibales, plutôt que celui d’un peuple libre. »

1792. — Le 15 juin, sur le rapport de Carnot fait aunom du Comité militaire, l'Assemblée législative adopte un décret relatif à l'armement de tous les citoyens actifs du Royaume.

1792. — Le 22 juin, Carnotinsiste, dans une interruption à l’Assemblée législative, pour que le ministre de la guerre ne divulgue pas en séance les ordres transmis aux généraux présents aux frontières, afin que l'ennemi ne puisse pas profiter de ces instructions aïnsi rendues publiques.

1702. — Le 2 juillet, Carnot adresse un appel pressant à ses collègues très divisés de l'Assemblée législative, leur disant que « les haines et les dissensions se communiquent facilement, mais que le jour où eux tous seront réunis, le Royaume sera en paix. »

1792. — Le 31 juillet, l'Assemblée législative nomme Carnot commissaire pour l'organisation du camp de Soissons, en lui adjoignant les Représentants Gasparin et Lacombe Saint-Michel. C’est pendant qu’il remplissait cette mission, le lendemain 1° août, que son frère CarnotFeulins, lut en son nom une proposition tendant à distribuer

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