Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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300,000 fusils et piques aux gardes nationales et aux troupes. à former avec les débris des gardes françaises.

1792. — Le 2 août, le ministre de la guerre dénonce à l'Assemblée législative l'accident éprouvé par les gardes. nationaux volontaires dans le pain desquels, disait-il, des scélérats avaient mêlé du verre. Carnot est chargé de vérifier. cette accusation. Il se rend au lieu de la manutention et là, il remarqua des vitraux brisés, dont les éclats s'étaient incontestablement mêlés, en tombant, aux farines, sans que rien indiquât que les employés s’en fussent aperçus. Les farines furent tamisées, et sur le compte rendu par Carnot à l'Assemblée, à un accident fortuit, se réduisit cet événement auquel des étourdis ou des malintentionnés avaient donné la couleur d'une vaste et effroyable conspiration.

1792. — Le 1° septembre, Carnot est envoyé en mission à l’armée du Rhin commandée par Biron, pour recevoir le serment civique des chefs, au nom de la nation. Il n'hésite pas à mettre aux arrêts, Rouget de l'Isle, qui refusait d’adhérer à la déchéance de Louis XVI. Il revint de là au camp de Châlons-sur-Marne, le 5, pour y organiser les nouvelles. recrues, et ne se trouva pas, par conséquent, à Paris aux affreuses journées des massacres des 2 et 3 septembre.

1792. — Le 10 septembre, Carnot est élu par le département du Pas-de-Calais pour faire partie de la Convention nationale qui doit succéder à l'Assemblée législative le 1 octobre.

1792. — Le 23 septembre, Carnot est envoyé en mission à Perpignan, avec Garran et Lamarque pour assurer la défense de la frontière des Pyrénées. Il y organise l’administion, les gardes nationales, une École d'artillerie, un corps de Miquelets, troupes destinées à la guerre des montagnes.

1792.— Le 4 décembre, Carnot écrit à la Convention une lettre pour lui dénoncer l'incapacité et la négligence du ministre de la guerre Pache dans les ordres donnés pour l’organisation de l'armée des Pyrénées. Ajoutons que Pache fut destitué par décret du 2 février 17053.