Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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1792. — Le 22 décembre, on donne lecture à la Convention d’une lettre de Carnot pour presser l’organisation de la défense militaire des Pyrénées, très menacées par l'Espagne.

1793. — Le 16 janvier, au matin, Carnot, de retour de la veille de sa mission dans les Pyrénées-Orientales, rentre au sein de la Convention, et dépose le Rapport de ses opérations, qui est imprimé par ordre. Ce rapport est autant un traité complet, qu'un tableau du perfectionnement de l'administration civile et militaire. Il embrasse tout dans son ensemble. Il est si étroitement lié dans toutes ses parties, que ce serait l'affaiblir que d'en extraire quelques passages. Rioust a dit. « Là sont confondus tous les genres de talents. »

1793. — Le 16 janvier, au soir, mercredi, Carnot est présent à la séance permanente de la Convention, qui s’occupait du procès de Louis XVI. Il n'avait pas assisté à l’appel nominal des deux DEEE questions posées aux Députés, la veille, non plus qu'eux discussions orageuses pendant lesquelles la Convention s'’investit du droit de juger le roi, régla sa jurisprudence et s’attribua simultanément les fonctions d’accusateur et de juge. Quand il fut de retour, tout cela était un fait accompli, il dut l’accepter comme tel. [n'eut à se prononcer que sur la peine encourue et le sursis à l'exécution du jugement. La séance était présidée par Vergniaud. L'appel nominal et alphabétique des départements et de chaque député avait commencé le matin mardi 16 janvier à huit heures sur cette troisième question :

Quelle peine Louis, ci-devant roi des Français, a-til encourue ? » Le tour du département du Pas-de-Calais vint le soir vers huit heures, immédiatement après le département de l'Oise. Ce fut Philippe-Égalité qui précéda Carnot à la tribune où avait lieu le vote motivé de chaque Représentant. On sait que ce prince, sans aucun trouble, monta les gradins et dit d'une voix indifférente et glacée . « Uniquement occupé de mon devoir, convaincu que tous ceux qui ont attenté ou attenteront par la suite à la souveraineté du