Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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rapport proposant la réunion à la France, de Monaco et d'une portion de la Belgique.

1793. — Le 13 mai, le jour même de la chute des Girondins, Carnot, Représentant en mission, arrive à l’armée du Nord, avec Duquesnoy, occupé à mettre Dunkerque en état de siège. Il forme les camps de Gyvelde et de Cassel,arrache Furnes aux Anglais, donne l'exemple de l'action, en marchant avec son collègue dans les rangs, le fusil à la main.

1793. — Le 14 août, sur la proposition de Barère, la Convention, dans la séance de ce jour présidée par Hérault de Séchelles, adjoint Carnot et Prieur de la Côte-d'Or, au Comité de Salut public, qui avait été créé le 7 avril précédent. Il y est chargé du personnel. Pénétré de cette idée qu'un peuple de 15 millions d'habitants doit triompher des coalisés divisés par les intérêts et les appétits, il émet la première pensée d’une levée en masse. Plus de recrutement, dit-il, il faut une guerre vraiment sociale.

C'est alors que son rôle s'élève jusqu'à des proportions épiques. Il se dévoue à cette œuvre de vie où de mort avec autant de génie que de patriotisme et d'activité. Dans un travail de dix-huit et vingt heures par jour, il organise, met en action et relie entre elles par une direction commune les quatorze armées de la République, leur communique le sentiment irrésistible de leur force, les lance sur le chemin des triomphes, distingue d'un coup d'œil sûr et tire des rangs inférieurs les jeunes héros qui vont bientôt prendre place parmi les gloires de la patrie, trace les plans de cam-° pagne, inspire toutes les manœuvres, et enfin organise la victoire Suivant une heureuse expression de Bourdon (de l'Oise) qui a retenti dans la postérité.

1793. — Le 8 septembre, Carnot, en mission à l’armée du Nord, s’élance à la tête des troupes commandées par Houchard, et prend part à la victoire de Hondschoote remportée sur les Anglais, commandés par le duc d'York. Du même coup Dunkerque est délivrée.