Lazare Carnot d'après un témoin de sa vie et des documents nouveaux

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Est, le système d'opération suivant : « Porter les grands coups vers le Nord.— Les armées du Rhin et de la Moselle doivent y coordonner leurs mouvèments. — Règle générale: agir en masse et offensivement. — Engager en toute occasion le combat à la baïonnette. — Livrer de grandes batailles et poursuivre l'ennemi jusqu'à entière destruction. »

1794. — Le 22 mars, un placard intitulé le Tocsin national propose d'envoyer à l’échafaud tous ceux qui prendraient la défendre des accusés. Carnot monte à la tribune et le dénonce avec indignation à la Convention.

1794. — Le 5 mai, Carnot succède à Robert Lindet comme président de la Convention. C'est en cette qualité qu'il répondit à une députation des citoyens de Genève, envoyée pour remercier des honneurs rendus à J.-J. Rousseau dont les cendres avaient été transportées en grande pompe au Panthéon. Carnot avait beaucoup étudié Rousseau, et il fit en excellents termes l'éloge du philosophe.

1704. — Le 29 juillet, Carnot quitte le Comité de Salut public à la suite des événements du 9 thermidor (chute et mort de Robespierre), dans lesquels il ne joue aucun rôle. Il y sera rappelé le 5 novembre suivant.

1794. — Le 22 septembre, Carnot fait un Rapport sur la situation militaire et la reprise des quatre forteresses envahies : Condé, Landrecies, Le Quesnoy, Valenciennes.

1794. — Le 26 octobre, Carnot dépose ses pouvoirs à la Convention,où il votait habituellement avec les Montagnards,? bien qu'il ne se fût, à proprement parler, jamais enrôlé dans aucun parti. Il résume dans les termes suivants les résultats de son administration :

« 17 mois de carnpagne; — 27 victoires dont 8 en bataïlles rangées; — 120 combats de moindre importance; — 80,000 ennemis tués; — 90,000 prisonniers; — 166 places ou vilies importantes prises, dont 36 après sièges ou blocus; — 230 forts ou redoutes emportés : — 3,800 bouches à feu; 70,000 fusils; — 1,900 milliers de poudres; 90 drapeaux tombés en notre pouvoir. »